
Ce faisant on avait oublié que les triglycerides constituent aussi une classe majeure de lipides transportés dans la circulation, accumulés et hydrolyses dans le tissus adipeux et pouvant aussi s’accumuler dans le foie et le muscle, générant des troubles graves de l’homéostasie métabolique.
Un long débat a animé la contreverse sur leur rôle direct dans l’étiologie des pathologies cardio-vasculaires, leur effet pouvant se confondre dans les études épidémiologiques avec celui, en miroir, des HDL.
Ce débat était nourri par des données obtenues à jeun alors que la modification de la lipémie et des lipoprotéines riches en triglycérides en période postprandiale est un phénomène majeur, par son amplitude et les modifications induites. Deux récentes études épidémiologiques viennent d’établir la responsabilité de la lipémie postprandiale dans le risque cardio-vasculaire, confirmant l’hypothèse de D. Zilversmit faite en 1979.
La composition des repas, la digestion et l’assimilation de leurs lipides deviennent alors un élément primordial de la re-sécrétion intestinale des lipoprotéines riches en triglycerides (chylomicrons, VLDL) et de leur accumulation postprandiale dans la circulation. Ceci soutient l’hypothèses d’autres mécanismes impliqués dans l’athérogénèse.
Références récentes :
- D. Lairon. Lipémie postprandiale: réponses aux nutriments et consequences physiopathologiques. Cah. Nutr. Diet, 2008, 43 (4): 186-190.
- D. Lairon. Macronutrient intake and modulation of chylomicron production and clearance. Atheroscler. Supl., 2008, 9: 45-48.96.
(Par Denis Lairon, Directeur de recherches à l’INSERM INRA, UMR1260 "Nutriments Lipidiques et Prévention des Maladies Métaboliques", U476 INSERM, Marseille, F-13385 France. - XXIème Entretiens de Nutrition de l’Institut Pasteur de Lille - 05 juin 2009)